Homosexualité et football : « le chemin est encore long » pour l'ancien international Olivier Rouyer
Publié : 16 novembre 2022 à 6h00 par Alicia Méchin
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Crédit : JAM STA ROSA / AFP
À quelques jours du coup d’envoi du Mondial de football au Qatar, notre rédaction s’intéresse aujourd’hui à la question de l’homophobie dans le football. L’homosexualité est strictement interdite au Qatar… ce qui a fait couler beaucoup d’encre.
Le Qatar est en effet ouvertement homophobe, et ne s’en est jamais caché… même s’il a tenté de noyer un peu le poisson, pour le Mondial. Les supporters homosexuels sont les bienvenus, dit-il, mais ils ne devront pas avoir de gestes dits « déplacés » en public. Les drapeaux arc-en-ciel, symboles LGBT, seront interdits dans les stades, pour la « sécurité » des supporters, rapporte-t-on. Mais plus récemment, une enquête publiée la semaine dernière par trois médias scandinaves révèle que les couples gay sont refusés par plusieurs hôtels recommandés par la Fifa.
Olivier Rouyer, ancien joueur de football professionnel devenu consultant, a fait son coming out il y a quelques années. Comme pour beaucoup de personnes homosexuelles, le sentiment qui domine quand on parle du Qatar est celui de l’insécurité. « Moi, je vais travailler depuis Paris, mais si on m’avait demandé de travailler là-bas j’aurais dis non. Tout d’abord parce que je tiens à ma sécurité ».
Cette polémique s’accompagne malheureusement d’un silence… d’un long silence de la part des instances footballistiques. Dans une tribune publiée la semaine dernière dans le journal Ouest France, des associations et collectifs de lutte contre l’homophobie demandent à la fédération, aux dirigeants, joueurs ou arbitres du football de prendre position publiquement pour défendre les droits LGBT.
Pédagogie dès le plus jeune âge
Une absence qui fait tâche, alors que la fédération française de football, elle, tente depuis quelques années de lutter contre l’homophobie. Mais sans grand succès, à en croire Olivier Rouyer. « Si je vous donne franchement mon avis, je vous dirai que c’est très très compliqué (… ) quand j’ai mes amis de la Ligue qui vont dans les clubs de foot, vous savez on a encore des réflexions qui font très mal au cœur ».
Une solution existe, selon le consultant : faire de la pédagogie dès le plus jeune âge. « Le seul travail vraiment positif, c’est sur les enfants (…) on doit en parler à l’école (…) et il faut donner des armes aux éducateurs ».
Le chemin est encore long, et une compétition mondiale au Qatar est un nouvel obstacle à franchir. En attendant, il est espéré qu’aucun incident ne vienne un peu plus entacher ce Mondial. Réponse dès ce dimanche 20 novembre….