L’intelligence artificielle : un risque pour l’humanité ?
Publié : 7 avril 2023 à 6h00 par Maud Tambellini
L’intelligence artificielle constitue-t-elle un risque pour l’humanité ? Elon Musk vient de signer une tribune au côté d’une centaine de scientifiques pour demander un moratoire de six mois sur le développement de l’IA.
Cinquième et dernier épisode de notre gros plan de la rédaction dédié à l’intelligence artificielle. Il y a quelques jours le patron de Tesla, Elon Musk, a signé une tribune au côté d’une centaine de scientifiques pour réclamer un moratoire sur le développement de l’intelligence artificielle, le temps de mettre en place un système de sécurité. Dénoncé, « des risques majeures pour l’humanité ».
Également signataire, Yoshua Bengio, pionnier canadien de l’IA, a exprimé ses préoccupations, lors d’une conférence de presse virtuelle : « je ne pense pas que la société est prête à faire face à cette puissance-là, au potentiel de manipulation par exemple des populations qui pourrait mettre en danger la démocratie.
En France, l’IA n’a pas si mauvaise image
S’agit-il de risques réels et concrets ou de craintes fantasmées par une technologie qu’on ne comprend pas totalement ? En tout cas en France, l’image de l’IA n’est pas si mauvaise que ça à en croire une étude menée par le cabinet Mazars en partenariat avec le CSA en 2022.
1005 Français ont été questionné. Il en ressort que 75% des sondés pensent que l’IA a un apport majeur dans les services. 60% pensent que ça a une incidence positive sur la santé et l’environnement. Là, où le bât blesse c’est côté emploi avec 38% d’incidence négative d’après l’étude.
Une transformation du monde du travail
En effet, selon une autre étude « futur of jobs » parue en 2020 lors du world economic forum, il y était dit que l’intelligence artificielle allait remplacer 85 millions d’emplois d’ici à 2025. Mais dans le même temps, l’IA permettrait de créer 97 millions d’emplois.
Pour Salima Benhamou, économie au sein de France Stratégie, une transformation plus qu’une destruction du monde du travail est en marche. Encore faut-il accompagner la formation des salariés impactés pour s’adapter.
Et lorsqu’on pose la question directement au fameux logiciel d’IA ChatGPT : « quels sont les métiers qui ne pourront jamais être remplacés ? », une liste d’une trentaine de professions sont citées. À l’instar des cuisiniers, des opérateurs sur bateau ou de matériel agricole.
Et même, comme le rappelle Jérémy Méhault, senior data scientist au Lab’IA Loire Valley, pour qu’un logiciel comme ChatGPT soit capable de savoir ce qu’est un poisson ; il faut qu’un humain lui ait indiqué plusieurs photos annotées pour remplir sa base de données. « Il y a toujours un humain derrière l’IA » !