La ride, une échappée à vélo entre amis

Publié : 15 mai 2023 à 11h45 par Guillaume Pivert

La Ride (2023)

Crédit : Dargaud (DR)

La bande dessinée est sortie le 21 avril aux éditions Dargaud. Elle raconte les cinq jours passés à vélo par deux amis, Simon Boileau et Florent Pierre.

« La dignité du voyageur à vélo, c’est de continuer à pédaler quoi qu’il arrive ». Simon Boileau et Florent Pierre en ont affronté des galères. Depuis plusieurs années, ils traversent le pays à vélo. « On a des références de buddy movie, quand on se retrouvait c’était très festif, et ce côté très joyeux on voulait le retranscrire », explique le second.


 


De leurs échappées, ils ont fait une BD, intitulée La ride, sortie fin avril. Auparavant, ils ont rencontré un certain succès sur Instagram en publiant des strips, remporté un prix de la BD numérique à Angoulême en 2020 et tapé dans l’œil des éditions Dargaud. « C’était un rêve d’enfant et en même temps très intimidant », confie Florent Pierre, le dessinateur. On a été aidé par l’éditeur pour calibrer l’histoire. « Au départ, on pensait faire 60 pages. On s’est aperçu que ce ne serait pas suffisant, ça a été un travail de longue haleine qui a duré deux ans », ajoute-t-il.


 


Une BD nourrie par les voyages


 


Au fil des 108 pages, on suit l’histoire des deux amis, quittant Paris pour la Saône-et-Loire, dont Florent est originaire. L’un est épris de liberté, l’autre en quête de sens et de retour aux sources. 108 pages « essentielles pour restituer le temps long du vélo, pour transmettre les ambiances des territoires traversés », selon Florent Pierre.


 


Les anecdotes, elles, proviennent parfois d’autres voyages. « On n’a pas forcément été fidèles aux faits, ce n’est pas intéressant mais il fallait être fidèle à notre ressenti », explique le scénariste Simon Boileau. Dans la BD, les deux cyclistes sont récupérés en pleine nuit par un agriculteur sur son tracteur. Il leur offre le gîte, répare leur vélo tout en s’épanchant sur les jeunes qui désertent la région. En réalité, tout cela s’est passé en Charente-Maritime. « Il nous a hébergé, on a discuté, on a passé une super soirée », se souvient Simon Boileau.


 


La ride, c’est aussi – une fois Paris derrière eux, la traversée de territoire ruraux, parfois désertiques où les magasins ont fermé et où les portes restent closes. « On a voulu éviter les généralités sur les territoires, il y a des campagnes tristes, avec des villages déserts, dortoirs, à l’inverse il y a des campagnes restées très chaleureuses et accueillantes », affirme le dessinateur. « On avait des choses à dire mais on ne voulait pas être moralisateur », ajoute-t-il.


 


Car tout n’est pas rose pour les deux amis. La faim qui les tenaille, les problèmes mécaniques, les mésententes, la fatigue. « On retranscrit les hauts et les bas du voyage », dit Simon Boileau. Les hauts, ce sont ces rencontres comme dans ce restaurant routier, les retrouvailles avec la famille, la joie d’avoir gravi un col…


 


Simon Boileau et Florent Pierre vont continuer à voyager à vélo mais le Tome 2 de La ride n’est pas à l’ordre du jour. « On a envie de se frotter à d’autres thématiques », conclut Simon Boileau.