Le détail de la composition des protections hygiéniques obligatoire au 1er avril
Publié : 21 mars 2024 à 7h25 par Guillaume Pivert
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Les fabricants de tampons, serviettes, coupes menstruelles devront à partir du 1er avril devront détailler leur composition sur l’emballage ou la notice d’utilisation.
Chaque femme utilise entre 6000 et 13000 protections hygiéniques au cours de sa vie. « L’information sur la composition et les bonnes pratiques d’utilisation » sont essentielles pour « la prévention du risque de syndrome de choc toxique » explique la répression des fraudes qui imposera au 1er avril aux fabricants de tampons, serviettes, coupes ou culottes menstruelles de détailler leur composition.
Laury Gaube est la directrice communication de Règles élémentaires, une association qui lutte contre la précarité mensuelle et le tabou des règles.
Vibration : Pourquoi selon vous cette transparence est importante, primordiale ?
Laury Gaube : c'est primordial d'avoir accès à la composition des protections périodiques parce qu'il faut savoir qu'il y a 15 millions de femmes en France qui ont leurs règles chaque mois et qui utilisent ces produits. C’est incroyable de se dire que jusqu'à aujourd'hui c'était un désintérêt total au sujet de la santé, de la composition de ces protections et qu'une femme regardait son paquet sans savoir du tout ce qui composait ces protections alors qu'elle les utilisait quotidiennement au contact d'une zone hyper intime voire à l'intérieur de son corps.
Vibration : rien de ne permettait jusqu’ici de savoir ce que contenait ces produits ?
Laury Gaube : C'est assez flou aujourd'hui, certaines marques qui indique une liste de composants mais on ne sait pas si c'est une composition exacte. Il y a d'autres marques qui vont parler de billes super absorbantes, de couches micro alvéolées, des mots assez barbares qui sont très difficiles à interpréter d'un point de vue consommatrice.
Vibration : d’autant que certains produits néfastes sont présents dans ces produits…
Laury Gaube : 60 millions de consommateurs avait fait une étude sur 24 protections hygiéniques. Il y avait au total 70% des échantillons testés qui contiennent un ou plusieurs contaminants avérés ou suspectés d'être cancérogènes, mutagènes, tous les perturbateurs endocriniens. Le magazine avait soulevé aussi que la présence des labels environnementaux n'empêchait pas du tout la présence de contaminants.
Vibration : que va-t-on retrouver comme information sur les produits à partir du 1er avril ?
Laury Gaube : Il s’agit d’avoir une composition à peu près transparente avec des indications notamment sur les risques d'utilisation, la liste des composants plus détaillée qu'elle ne l'est aujourd'hui même si on a encore pas mal de limites. Par exemple, seront exclues les substances qui sont ajoutées intentionnellement par les fabricants, tout ce qui est lié à la transformation des matières premières, alors qu’on sait que le coton est ultra transformé.
A côté de ça, on aurait aimé aussi qu'il y ait une interdiction de l'utilisation des substances parfumantes. C’est ce qui va très souvent causer des infections, des allergies. De plus, on souhaiterait une restriction et à terme l'interdiction des substances potentiellement toxiques qui sont présentes dans les produits périodiques.
Il y a encore pas mal de choses à faire. Le décret est limité car il manque aussi la composition des culottes mensuelles, ces protections qui sont un petit peu plus saines pour le corps. Ce serait intéressant aussi qu'on ait accès à la composition des culottes mensuelles qui sont très utilisées.