Les emballages jetables au restaurant, c’est fini !

Publié : 28 décembre 2022 à 7h00 par Étienne Escuer

McDonald's a remplacé ses emballages jetables.

Crédit : JULIEN DE ROSA / AFP

A compter du 1er janvier, les enseignes de restauration ne pourront plus proposer d’emballages jetables aux clients qui consomment sur place.

Fini les emballages jetables lorsque vous mangez sur place au restaurant ! Au 1er janvier, de la vaisselle réutilisable devra être proposée dans les établissements de plus de 20 places. « C’est un grand changement parce que des chaines comme McDonald’s, Burger King ou KFC ont construit leur modèle autour de l’usage unique », explique Moïra Tourneur, responsable de plaidoyer pour Zero Waste France. L’association réclamait cette mesure, adoptée dans la loi anti-gaspillage de 2020, depuis 2017. « On avait produit un rapport pour montrer la production de déchets par McDonald’s, environ un kilo d’emballages par seconde », poursuit Moïra Tourneur. « La restauration rapide en France, c’est 14 milliards d’emballages par an. »


 


Enthousiasme mitigé chez les enseignes


 


Ces dernières semaines, plusieurs enseignes comme McDonald’s ont testé auprès de leurs clients l’utilisation d’une vaisselle lavable et réutilisable. Toutes ne sont pas forcément très enthousiastes. « Certaines ont bien compris qu’elles n’avaient plus le choix et s’y sont mises, d’autres disent qu’elles ne seront pas prêtes avant six mois », observe la responsable de plaidoyer pour Zero Waste France. « On se tient prêts à surveiller ce qu’il se passe. »


 


Du côté des industriels du papier-carton, la mesure a un peu de mal à passer. Le président de l’EPPA, une association qui représente la filière européenne, parle d’une « fausse bonne idée », dans une tribune dans le JDD. Selon l’EPPA, l’énergie, l’eau et les détergents utilisés pour laver la vaisselle auraient également un fort impact environnemental. Une étude financée par ses soins prouverait des « bénéfices très significatifs » pour les emballages papiers. « Rien d’étonnant à ce que le lobby du papier-carton défende son bout de gras car il se sent menacé », rappelle Moïra Tourneur. « Mais pour produire des emballages à usage unique, on a aussi de la consommation d’eau et d’énergie. Idem pour leur recyclage. » La responsable de plaidoyer pour Zero Waste France invite aussi à regarder sur le long terme. « Plus on va réemployer un matériau, plus on va rentabiliser le coût de sa production initiale. »