Loiret : les enseignants qui ont aspergé Jean-Michel Blanquer de chantilly s’expliquent
Publié : 7 juin 2022 à 7h38 par Étienne Escuer
Jean-Michel Blanquer.
Crédit : GUILLAUME SOUVANT / AFP
Convoqués devant la justice pour avoir aspergé Jean-Michel Blanquer de chantilly dans le Loiret samedi 4 juin, deux enseignants ont expliqué leurs motivations.
« L'Éducation nationale est en chute libre mais Jean-Michel Blanquer a lui son parachute pour les législatives à Montargis », s’indignent Christophe et Olivier, deux enseignants de technologie et d'arts plastiques en collège REP. Les deux hommes de 51 et 57 ans ont reconnu avoir aspergé de crème chantilly Jean-Michel Blanquer, en campagne pour les législatives, samedi 4 juin à Montargis, dans le Loiret. « On allait sur le marché et c'est la saison des fraises », confient-ils, niant toute préméditation de leur geste. Sur leur compte Twitter « ProfsChantillyonneurs », ils expliquent longuement leur geste dans une vidéo intitulée « Blanquer mousse-Montargis-Chantilly gate », et réfutent le terme de « violences » envers l’ancien ministre, qui a porté plainte.
La violence ? Pour eux, c'est avant tout celle du système scolaire
« La violence, c'est 12% d'élèves qui arrivent en 6ème et qui ne sont pas capables de lire ou de comprendre un texte. Combien sortent du système scolaire humiliés, méprisés, et sans solution d'avenir ? », interrogent-ils. « La violence, ce sont les agressions physiques et les insultes au quotidien, le manque d'adultes pour protéger nos enfants, les éduquer, les aider, pas d'infirmières, pas de psychologues, pas de surveillants en nombre suffisant. La violence, c'est de mépriser les enfants et les parents en embauchant des gens non formés en 30 minutes. »
Les deux enseignants dénoncent également le point d’indice « gelé depuis des années » et un pouvoir d'achat « en berne ». Ils détailleront dans une prochaine vidéo leurs « conditions d'arrestation et huit heures de garde à vue ». Ils sont convoqués le 4 juillet prochain au tribunal judiciaire de Montargis pour une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Ils devront répondre de « violences en réunion n’ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail », délit pour lequel la peine encourue est de trois ans d’emprisonnement au maximum.
(Avec AFP)