Produire du vin dans le Morvan, le parc régional y croit
Publié : 28 février 2024 à 7h00 par Guillaume Pivert
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On le sait peu mais la culture de la vigne est ancienne dans le Morvan. Si elle a quasiment disparu, le parc régional souhaite la voir renaître.
Faire du vin dans le Morvan ne serait pas nouveau. La culture de la vigne a longtemps dessiné les coteaux morvandiaux, à Sainte-Péreuse et Château-Chinon notamment. Néanmoins l’épidémie de phylloxera a, la fin du XIXe siècle, décimé les parcelles. Seuls l’AOP Vézelay et le vignoble de Tannay témoignent encore de la culture de la vigne dans le Morvan.
Le parc régional travaille à une réimplantation des vignes. « On est en train de lancer grande collecte d'informations auprès des mairies de la population pour faire un bilan, un état de l'histoire de la vigne en Morvan », explique Emmanuel Clerc, en charge du projet pour le parc.
C’est un travail de longue haleine qui l’attend, qui se construit dans le temps. « C’est une culture sur 30-50 ans qui va pouvoir se développer et donc il faut se projeter, il faut anticiper, prendre des paris sur demain. Il faut rassembler les compétences de partenaires, d'experts en capacité de nous accompagner, d'accompagner les porteurs de projets », détaille Emmanuel Clerc.
Parmi les choix à faire, il y aura celui du cépage, qui n’est pas contraint en raison de l’absence d’IGP. Tout dépendra du sol – il y en a 4 grands types dans le parc, de l’exposition et du climat. « Il faudra vraiment anticipé le changement climatique », affirme Emmanuel Clerc, qui ajoute « qu’en Bourgogne ceux qui font du Pinot Noir, du Chardonnay, se posent des questions, est-ce que ce sont encore des cépages adaptés pour dans 20 et 30 ans? ».
" Un côté alchimiste"
Le projet a d’ailleurs un volet expérimental. « On sait que le Morvan intéresse des domaines, des négociants en appellation Bourgogne parce qu'effectivement il peut être un terrain de jeu pour expérimenter d'autres cépages et peut-être après pour eux retravailler leurs appellations pour ouvrir un petit peu plus qu'actuellement ». Essayer des cépages, des assemblages, « il y a un côté alchimiste », s’amuse Emmanuel Clerc. « J’ai vu une personne de Chassagne-Montrachet, une autre de Pouligny, qui m’ont dit être intéressées par le Morvan », poursuit-il. Des agriculteurs aussi semblent avoir envie de s’essayer à la vigne.
Dans les prochaines semaines, Emmanuel Clerc va faire rencontrer les porteurs de projets et discuter des grandes lignes du projet. Pour le parc, « l’idée pourrait être de déboucher sur une appellation, mais là on se projette à très long terme. On travaille pour nos enfants et c'est aussi le rôle du parc effectivement, d'expérimenter », résume Emmanuel Clerc.