Tours : l'acquéreur d’un viager a-t-il assassiné une nonagénaire avec une madeleine ?

Publié : 10 mai 2022 à 10h21 par Étienne Escuer

Le procès doit durer trois jours.

Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

Le procès de l’assassinat d’une nonagénaire s’ouvre ce mercredi 11 mai à Tours. L’accusé aurait utilisé une madeleine comme arme du crime.

La Cour d’assises d’Indre-et-Loire se réunit ce mercredi 11 mai pour juger un homme de 63 ans, ancien pompier de Paris, accusé de l’assassinat d’une nonagénaire dont il possédait la maison en viager. Les faits remontent au mois de mai 2019, où une résidente de 92 ans d’un Ehpad tourangeau est retrouvée morte dans son lit, des morceaux de madeleine dans la bouche.


 


L'accusé avait rendu visite quelques minutes auparavant à la nonagénaire, apportant avec lui un paquet de pâtisseries industrielles. Il avait verrouillé la porte de la chambre, un comportement qui avait suscité des interrogations chez le personnel soignant. Si l'autopsie a mis en évidence un étouffement par un corps étranger, sans doute d'origine alimentaire, les expertises médico-légales n'ont cependant pas permis de démontrer l'existence certaine de l'intervention d'un tiers dans le décès de la victime. Son état de santé ne lui permettait pas de se servir seule, elle ne mangeait que des aliments coupés en très petits morceaux.


 


Une maison achetée en viager en 1995


 


Incarcéré depuis mai 2019, le suspect a toujours nié le crime. Lors des interrogatoires, il a assuré ne pas avoir porté de madeleine à la bouche de la victime qui était, selon lui, encore en vie au moment de son départ de l'Ehpad. « Je n'ai pas peur d'aller aux assises, mais de mourir avant de pouvoir prouver mon innocence », a-t-il écrit en mai 2021 dans un courrier adressé au journal La Nouvelle République. Sa version des faits a cependant varié plusieurs fois.


 


Financièrement lié à la nonagénaire, il détenait sa maison en viager depuis 1995 mais devait attendre son décès pour la revendre afin de se lancer dans un projet immobilier. Au moment des faits, il avait d’ailleurs pris contact avec des agences immobilières. L’accusé avait également récemment augmenté la fréquence de ses visites à l'Ehpad, lui qui n'entretenait jusqu'alors qu'une relation distante avec la nonagénaire, son ancienne voisine. Autant d’éléments troublants qui ont conduit à sa mise en examen et sur laquelle la Cour va se pencher pendant trois jours.


 


 


(Avec AFP)