Un jeune bourguignon relie Sidney à Melbourne en 37 jours
Publié : 15 février 2024 à 7h00 par Guillaume Pivert
Léo Ragonneau
Crédit : Léo Ragonneau (DR - Instagram)
Léo Ragonneau a parcouru 1500 kilomètres en Australie entre le 24 décembre et le 29 janvier. Le jeune aventurier n’a pas dépensé d’agent, comptant sur la générosité et l’hospitalité des locaux.
Depuis son plus jeune âge, Léo Ragonneau rêve d’aventure. « Ce que je veux, c’est prendre mon sac à dos et aller découvrir le monde », résume le Dijonnais de 21 ans. Après avoir obtenu sa licence en STAPS, il a voulu profiter d’une année de césure, avant d’attaquer la suite de ses études. Le 24 décembre, il s’est élancé de Sidney en Australie, direction Melbourne à 1500 km de là. Un défi pour ce jeune aventurier qui a en parallèle lancé une cagnotte en ligne en faveur de la Fondation des femmes, pour laquelle il a récolté 1500 euros.
Vibration : comment vous êtes-vous décidé à partir ?
Léo Ragonneau : Un mois avant je me suis dit que j'allais le faire. En un mois, on n’a pas vraiment le temps de se préparer au niveau physique et c'était surtout au niveau de mental où là franchement chaque repas, chaque fois que je me réveillais dans mon lit, je me disais, « profite, t'as de la chance, mais sache qu'après, ça va être dur ». J’ai vraiment fait une grosse préparation psychologique.
Comment se déroulaient vos journées ?
LR : Je me réveillais souvent assez tôt, en même temps que le soleil parce que je dormais dehors. Et ensuite, comme je ne suis pas vraiment quelqu'un d'organisé, je n’avais mon plan sur tous les jours. J'avais quand même un itinéraire à suivre, mais je regardais où est-ce qu'il y avait un village ou une ville où le soir je savais que je me réapprovisionner. Et si ce n’était pas le cas, je marchais de 8h à 19h et après je me mettais sur le côté et je dormais.
La première semaine, je faisais entre 25 et 33 km par jour, puis j’ai compris que je pouvais carburer. J’ai fait jusqu’à 50 km par jour.
Et la météo était de votre côté ?
LR : J’ai connu toutes les périodes : le vent, la pluie, les grosses chaleurs, c’est vraiment horrible. Heureusement, je n’ai pas eu 10 jours de canicule.
Vous faisiez comment pour manger et dormir ?
LR : Je dormais dehors parce que ça sortait du cadre de mon défi « survie ». Pour la nourriture, dans les villages, je demandais aux locaux, souvent ils étaient super sympas, ils me donnaient à manger, des fruits ou du riz, des trucs quand même assez consistants.
Parfois, il n’y avait pas âme qui vive, dans des parcs nationaux par exemple. Là, j’essayais de faire du stop pour que les voitures s'arrêtent, et leur demander à manger et à boire. Cette période-là était vraiment dure.
Vous êtes-vous senti parfois en danger ?
LR : Je savais qu'il pouvait toujours m'arriver un truc. Mais en danger, non. En revanche, quand j'ai coupé par la forêt pendant trois jours, je me suis vraiment senti en insécurité. C’était la première fois de ma vie où je me disais s'il m'arrive un truc, ce n’est pas un jeu, je suis vraiment mal, parce que je n'ai pas de connexion, je suis tout seul. Je me suis senti vulnérable. Le serpent s’il pique, tu ne peux rien faire…
Et le moral a tenu, où vous avez eu des coups de mou ?
LR : Bien sûr parfois, je trouvais les journées longues mais je ne me suis jamais dit je veux arrêter, j'en ai marre. En fait j'étais tellement motivé par le fait d'y arriver, aussi grâce au soutien des gens sur les réseaux. Ça me faisait toujours du bien, ça me motivait.
La solitude ne m’a pas gêné. C’est un des meilleurs points de l'aventure et un des pires aussi parce que tu te poses 30 000 questions sur ta vie, sur toi… Je pense que j'ai aussi bien avancé dans la vraie vie avec les 1500 km que dans ma tête. J’ai appris à me connaitre, j’ai découvert que je pouvais dépasser mes limites, que je pouvais me donner à 10 000%.
Léo Ragonneau va rester encore quelques temps en Australie avant de se rendre au Népal. Il aimerait aussi cet été gravir le Mont-Blanc, cinq fois de suite parc cinq voies différentes.