Comment lutter contre les punaises de lit ? Un Angevin semble avoir trouvé la solution
Publié : 4 octobre 2023 à 12h00 par Hugo Harnois
Il y a deux ans, un Angevin a créé la start-up « Bug Safe », afin de lutter contre les punaises de lit.
Elles ne mesurent que quelques millimètres mais sont un véritable cauchemar. Les punaises de lit se seraient déjà infiltrées chez plus de 4 millions de Français, selon une étude Ipsos. Louis Gérondeau en fait partie et a mis plus de six mois à s’en débarrasser. Suite à cette expérience qui lui a fait vivre « un vrai calvaire », il a lancé en 2021 sa start-up Bug Safe, « une jeune entreprise qui se consacre à la lutte contre les punaises de lit, notamment par la conception de dispositif mécanique non-chimique de prévention et de détection », décrit-il.
Une femelle peut pondre 200 à 500 oeufs
Mais avant de nous parler de son concept, l’Angevin redéfinit les caractéristiques du nuisible : « elle se nourrit exclusivement de sang humain, c’est un parasite de l’homme qui vit la nuit et a peur de la lumière. Elles se cachent la journée, se reproduisent assez vite, et une femelle peut pondre 200 à 500 œufs durant sa vie. »
Après s’être documenté, avoir interrogé des spécialistes et lu la littérature scientifique à ce sujet, Louis Gérondeau – issu d’une école d’ingénieur et ayant travaillé auparavant dans le domaine de l’intelligence artificielle – a décidé de se lancer, et voulait le dispositif le plus facile d’accès. « Avant que la punaise de lit ne fasse un premier repas de sang sur la literie, elle n’arrive pas directement dans le lit, elle vient de l’extérieur. Si on est capable de capturer cette punaise avant qu’elle ne fasse ce premier repas de sang, on évite l’infestation. »
Le nuisible capturé avant d'atteindre votre lit
Partant de ce principe, l’Angevin a donc décidé d’opter pour un dispositif qui se place sur les pieds de nos lits. Un outil « qui va venir la capturer. On a choisi un système de douve, la punaise passe par cette douve et les parois de celle-ci sont trop lisses pour qu’elle puisse sortir. On a un procédé purement mécanique. La punaise, sur son chemin naturel, va essayer de faire son repas de sang, passe par la douve et se retrouve bloquer dedans, et par là on évite qu’elle ne se reproduise, ponde des œufs et démarre une colonie. »
Il se dit « fier » que son produit soit 100% français. Louis Gérondeau travaille en effet avec un tourneur sur bois à Champigné, près d’Angers, et un plasturgiste à Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir. « Grâce à ces deux industriels, on a réussi à développer ces deux demi-bagues qui viennent se rattacher avec un système mécanique autour d’un pied de lit, spécialement usiné pour les accueillir. »
Un coût d'environ 90 euros
On l’aura compris, son invention ne s’applique pas à tous les pieds de lits. Il faut en acheter des spécifiques au prix de 90 à 100 euros. Sur le long terme, l’ingénieur a deux objectifs : « continuer à grandir sur les marchés les plus porteurs, l’hôtellerie et le tourisme. » 500 chambres d’hôtels sont déjà équipées du dispositif et les retours sont « positifs », assurent l’Angevin. Deuxième dessein : « continuer à nous faire connaitre chez les particuliers car ce n’est aujourd’hui pas le plus gros de notre marché. » Actuellement, une cinquantaine de particuliers ont commandé des pièces sur le site Internet.
Enfin, grâce à Bug Safe, Louis Gérondeau a gagné la médaille d’argent au concours Lépine en mai dernier. Une récompense qui devrait donner à son entreprise une certaine visibilité dans les mois à venir.