Dans l’Allier, une mine de lithium inquiète habitants et militants écologistes

Publié : 14 mars 2024 à 11h28 par Guillaume Pivert

La première mine de lithium de France doit ouvrir en 2028 dans l'Allier.
La première mine de lithium de France doit ouvrir en 2028 dans l'Allier.
Crédit : La première mine de lithium de France doit ouvrir en 2028 dans l'Allier.

Le groupe Imerys entend ouvrir à Echassières en 2028 la première mine de lithium de France. L’élément chimique est devenu essentiel en matière de souveraineté énergétique et industrielle.

Le lithium est aujourd’hui partout. « C’est le vecteur préféré pour transporter les charges électriques dans les batteries modernes, il est incontournable et emblématique de la transition énergétique », explique François Rousseau, le directeur de l’école des Mines de Nancy.


En France, une première mine de lithium ouvrira en 2028 à Echassières dans l’Allier. Le groupe Imerys, porteur du projet, espère extraire 34 000 tonnes de lithium chaque année, afin d’alimenter l’équivalent de 700 000 véhicules électriques. Un projet soutenu à hauteur de 100 millions d’euros par l’Etat. « C’est clé pour notre société », déclarait fin 2022 Emmanuel Macron aux Echos.


De fait, cette mine, « positionne la France comme un acteur sérieux en Europe à l'image de la Suède et de l’Allemagne », juge François Rousseau. Pour l’heure le lithium est importé d’Amérique du sud – de Bolivie essentiellement, et de Chine. « La maitrise de l’approvisionnement est très importante notamment pour l’industrie des batteries », explique le directeur des Mines, ajoutant que le lithium est devenu essentiel en matière de souveraineté énergétique et industrielle.

 

Un projet qui interroge et inquiète

 

Le projet auvergnat suscite toutefois de nombreuses questions et des oppositions. Le 12 mars, une première réunion publique était organisée à Moulins, avec des représentants d’Imerys. Les détracteurs de la mine, installée à proximité d’une zone Natura 2000, craignent une catastrophe écologique : déchets miniers, pollution des sols, de l’eau. Ils s’inquiètent aussi des quantités d’eau utilisées pour extraire le lithium. Imerys assure que 90% de l’eau sera recyclée.

Enfin, militants écologistes et opposants s’interrogent aussi sur la pertinence de produire toujours plus de véhicules, plus volumineux (SUV), quand bien même ils rouleraient à l’électrique. Risquer une catastrophe environnementale en vaut-il la chandelle ? Le débat public doit durer quatre mois. Autant de temps pour Imerys pour rassurer et convaincre… ou pas.