« Il faut que chaque boulanger trouve fève à sa galette »
Publié : 11 janvier 2023 à 7h00 par Guillaume Pivert
A Clamecy dans la Nièvre, l’entreprise Colas est une institution. Elle a fabriqué plus de 1,4 millions de fèves qui se retrouvent en ce début d’année dans nos galettes.
On espère tous tomber dessus en mangeant une part de galette. Les fèves sont une tradition. Pourtant, en France, les fabricants sont rares, seulement une dizaine. Parmi eux, Colas, dont le siège est basé à Clamecy dans la Nièvre et les ateliers à Coulanges-sur-Yonne. Une quinzaine de personnes y travaillent.
L’entreprise est aujourd’hui dirigée par Alexandre Colas et sa sœur. « J’ai grandi dans l’atelier, à façonner des fèves dans une boule d’argile, la suite s’est naturellement projetée devant nous et on a souhaité faire perdurer ce savoir-faire », explique-t-il.
Cette année, l’entreprise a fabriqué plus de 1,4 millions de fèves. « C’est un travail saisonnier, on livre tous nos clients avant les fêtes et on va travailler sur les fèves tout au long de l’année », indique Alexandre Colas. L’entreprise propose dans son catalogue 40 collections. « On va faire aussi beaucoup de sur-mesure pour nos clients », explique le gérant.
Les collections s’inspirent du moment. « Il faut que chaque boulanger trouve fève à sa galette », s’amuse à dire Alexandre Colas. « Il faut qu’on soit éclectique, qu’on s’inspire des tendances de l’année, la coupe du monde par exemple, on a travaillé une collection représentant les maillots des équipes ».
En cette période d’inflation, Colas est aussi touchée par la hausse des prix de l’énergie. Pour atteindre les 1200 degrés, le four met 48 heures !
« On a trois cuissons pour cuire une fève, on est très impactés par le prix de l’électricité, notre production s’étale sur toute l’année donc on arrive à amortir un peu les coûts, c’est au cœur de nos problématiques, on espère aussi être épaulés pour passer ces périodes difficiles », dit Alexandre Colas.
Autre problématique, la mondialisation. Aujourd’hui, plus de 9 fèves sur 10 sont produites en Asie. Mais Alexandre Colas est optimiste : « On est précurseur dans les innovations ; faire un trou pour que ça devienne un bijou par exemple, on est de vrais artisans céramistes, on reste sur notre savoir-faire et on parvient à avoir une offre qui plait dans un marché mondialisé ».