Réforme des retraites : « Une politique assez efficace »

Publié : 4 octobre 2022 à 17h45 par Hugo Harnois

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron
Crédit : GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Un nouveau cycle de concertations autour de la réforme des retraites s’ouvre ce mercredi entre le gouvernement, les organisations syndicales et patronales. L’occasion de faire le point avec la cheffe de la division de la politique sociale à l’OCDE.

« Je présenterai aux organisations syndicales et patronales le calendrier, la méthode et les objectifs de la réforme, dans la perspective d’un projet de loi adopté d’ici à la fin de l’hiver 2023 ». Le compte à rebours a été rappelé par le ministre du Travail, Olivier Dussopt, tandis que ce dernier doit recevoir ce mercredi le Medef, la CPME et l'U2P côté patronal, ainsi que les syndicats CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU, et FNSEA.

On ne connait pas encore précisément les détails de la réforme la plus sensible de ce nouveau quinquennat Macron. Ce que l’on sait, c’est que le système de retraites universel par points a finalement été avorté après le passage du Covid-19. De plus, Emmanuel Macron souhaiterait relever l’âge légal de départ à la retraite, de 62, à 65 ans.

 

"Les gens vivent plus longtemps dans l'ensemble"

Pour Monika Queisser, cheffe de la division de la politique sociale à l’OCDE, trois autres axes se dégagent de la future réforme. D’une part : « accompagner les travailleurs séniors pour rester plus longtemps au travail », mais aussi « accompagner les travailleurs qui ont des tâches pénibles, difficiles et dures pour la santé », et enfin : « sur les carrières longues avec les gens qui ont commencé très jeunes. »

Quant à savoir quel sera le public le plus impacté par la réforme, là encore, c’est le point d’interrogation. « Je ne suis pas en position de le dire, il faut voir les règles pour la pénibilité, les carrières longues et l’emploi sénior », explique Monika Queisser. Par son expérience, l’experte de l’OCDE assure que la politique liée aux retraites est « assez efficace, et est beaucoup utilisée par les pays de l’OCDE. Puisque les gens vivent plus longtemps dans l’ensemble, ça peut renflouer les caisses, et peut-être même faire avoir une retraite plus élevée. »

 

14% du PIB pour les retraites

Ce n’est une surprise pour personne : la future réforme est critiquée de toutes parts. Par exemple, les députés communistes prévoient de déposer une motion avec la NUPES qui ouvrirait un référendum sur le projet. En souhaitant garder le statut d'observatrice, Monika Queisser rappelle que la France fait partie des pays qui déboursent le plus d’argent pour le système de retraites : « en France, plus de 14% du PIB est utilisé pour les retraites. Il y a seulement l’Italie et la Grèce qui dépensent plus. »

Et cet argent, rappelle-t-elle, « ne va pas être disponible pour les crèches, l’éducation, les hôpitaux, les soins de dépendance, ou tout autre chose. Si on limite cette somme à long terme, on aura plus de possibilités pour financer d’autres dépenses tout aussi nécessaires, surtout pour les jeunes générations. » Le débat entre les différents acteurs semble être long, et houleux.