Vols intérieurs courts interdits : pourquoi la mesure n'est peut-être pas si révolutionnaire ?

Publié : 23 mai 2023 à 12h13 par Lucas Pierre

Vols intérieurs courts interdits : pourquoi la mesure n'est peut-être pas si révolutionnaire ?
Les vols intérieurs courts en France, interdits en cas d'alternative de moins de 2h30.
Crédit : CC0 - Image d'illustration

Le décret promulguant l’interdiction des vols intérieurs courts lorsqu’une alternative de moins de 2h30 en train existe a été publié ce mardi 23 mai au Journal Officiel.

C’est une mesure phare de la loi Climat et Résilience 2021. Le décret promulguant l’interdiction des vols intérieurs courts en France quand une alternative en train de moins de 2h30 existe a été publié ce mardi 23 mai au Journal Officiel, après le feu vert de la Commission européenne et du Conseil d’État. Déjà appliquée, la mesure avait cependant été suspendue en raison d’une enquête sur sa faisabilité. Mais est-elle vraiment utile ? Certaines exceptions inscrites dans la loi limitent probablement son impact.

Car pour que le texte s’applique, il faut, tout d’abord, que le trajet s’effectue « entre des gares desservant les mêmes villes que les aéroports respectivement concernés. » Avec, tout de même, une précision très importante : « lorsque le plus important de ces deux aéroports, au vu du trafic moyen constaté au cours des sept dernières années, est directement desservice par un service ferroviaire à grande vitesse, la gare prise en compte (…) est celle desservant cet aéroport ».

Le texte, valable trois ans

Ce détail est primordial, car il limite drastiquement le champ d’action de la mesure. En Île-de-France, par exemple, l’aéroport de Roissy possède sa propre gare. C’est donc cette gare qui est prise en compte pour un trajet en train en direction de la capitale. Le problème étant que certaines grandes villes se retrouvent à plus de 2h30 de cette gare, alors qu’une destination au coeur de Paris ou dans la région aurait constitué une alternative de moins de 2h30.

Il faut aussi noter que les vols de correspondance ne sont pas concernés par le texte. Quant au décret en lui-même, il est valable pour les trois prochaines années. Un premier examen de son impact sera réalisé dans deux ans.